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Kubernetes : une AC privée vs certificats auto-signés

Kubernetes : une AC privée vs certificats auto-signés

Dans la gestion des charges de travail sous Kubernetes, garantir une communication sécurisée entre les composants et les services est un enjeu majeur. Les certificats TLS sont largement utilisés pour sécuriser ces échanges. Pour les administrateurs Kubernetes et les équipes DevOps, reste alors une grande question concernant la gestion des certificats : faut-il privilégier une autorité de certification privée (AC) ou s’appuyer sur des certificats auto-signés ?

Même si les deux approches assurent un certain niveau de sécurité cryptographique, le choix d’une autorité de certification privée dans Kubernetes offre de nets avantages par rapport aux certificats auto-signés — surtout dans des environnements de production.

Qu’est-ce qu’une AC privée ?

Une autorité de certification privée est une infrastructure interne mise en place par une organisation pour émettre, gérer et révoquer ses certificats numériques. Fonctionnant dans un environnement fermé, elle n’est pas reconnue par défaut en dehors de l’organisation, mais elle est fiable sur l’infrastructure de l’organisation.

Intégrée à un cluster Kubernetes, une AC privée délivre des certificats pour sécuriser les communications entre pods, services et ressources, et assure ainsi l’authentification des identités et le chiffrement des communications à l’échelle du cluster.

Certificats auto-signés : tour d’horizon

Un certificat auto-signé est un certificat dont la signature est réalisée par l’entité émettrice, à l’aide de sa propre clé privée, sans passer par une autorité de certification reconnue. Autrement dit, l’émetteur se porte garant de l’authenticité du certificat sans validation par une AC tierce. Bien qu’il permette de chiffrer les communications, ce type de certificat présente certaines limites.

Pourquoi utiliser une AC privée dans un environnement Kubernetes ?

1. Modèle de confiance et sécurité 

Les certificats auto-signés ne reposent sur aucun modèle de confiance unifié : chaque certificat doit être approuvé individuellement, ce qui multiplie les risques pour la sécurité. En cas de compromission ou de remplacement d’un certificat auto-signé, la détection repose souvent sur des vérifications manuelles.

Une AC privée, en revanche, instaure un modèle de confiance centralisé. Tous les certificats qu’elle émet sont automatiquement reconnus par les autres composants du cluster qui lui font confiance. Ce fonctionnement réduit drastiquement les risques d’attaques par interception — de type « man-in-the-middle » — et renforce la sécurité de l’ensemble du système. Autre point important, il est également plus simple de révoquer un certificat compromis.

2. Scalabilité et automatisation

Kubernetes est par nature un environnement dynamique, avec des services redimensionnés en permanence, de nouveaux pods créés et des applications en constante évolution. Dans ce contexte mouvant, la gestion de certificats auto-signés peut rapidement devenir un casse-tête :

  • Chaque certificat doit être généré et distribué manuellement.
  • Les renouvellements et les dates d’expiration doivent être gérés individuellement.
  • Le remplacement des certificats sur plusieurs services multiplie les interventions humaines

L’adoption d’une AC privée simplifie considérablement les choses. Grâce à des outils comme Kubernetes cert-manager, le cycle de vie des certificats — émission, renouvellement et révocation — peut être entièrement automatisé. Les certificats sont alors générés dynamiquement par l’AC privée à chaque création de service ou d’application, pour une gestion à la fois fluide et évolutive.

3. Renouvellement des certificats et gestion du cycle de vie

Les certificats auto-signés sont réputés être difficiles à renouveler. Chaque certificat étant indépendant, il n’existe pas de mécanisme simple pour automatiser le processus. Lorsqu’un certificat expire, le service concerné peut être interrompu jusqu’à ce qu’un nouveau certificat soit installé manuellement.

En revanche, avec une AC privée, la gestion du cycle de vie des certificats est automatisée. Les certificats peuvent être renouvelés avant leur échéance, pour garantir la continuité de service, et ce sans interruption ni intervention humaine.

4. Gestion centralisée et audit

Les certificats auto-signés ne reposent ni sur une autorité centralisée ni sur un système de supervision. Chaque nouveau certificat doit être validé et géré manuellement, avec des risques d’incohérences et un manque de visibilité : où les certificats sont-ils utilisés ? Sont-ils encore valides ? Quand expirent-ils ?

Une AC privée, en revanche, permet de centraliser toute la gestion des certificats. Les administrateurs peuvent ainsi garder une vue d’ensemble sur tous les certificats émis, suivre leur cycle de vie et révoquer rapidement ceux qui sont compromis. Ce modèle facilite également les audits et garantit une meilleure conformité, notamment dans les environnements soumis à des exigences réglementaires strictes.

5. Conformité et gouvernance

De nombreuses organisations doivent répondre à des exigences réglementaires strictes (PCI-DSS, RGPD, HIPAA, etc.). Ces cadres imposent des communications sécurisées, des normes de chiffrement et une traçabilité complète des éléments cryptographiques. Or, les certificats auto-signés, dépourvus de validation par une autorité reconnue, compliquent grandement les démarches de conformité.

À l’inverse, une AC privée permet d’appliquer plus facilement les politiques de conformité en vigueur. Elle garantit que chaque certificat émis respecte les standards de sécurité de l’organisation, bénéficie d’un suivi rigoureux et peut être révoqué à tout moment — un atout majeur lors des audits et pour le respect des obligations réglementaires.

6. Personnalisation et contrôle

Les certificats auto-signés offrent un contrôle limité : dès qu’il s’agit de personnaliser certains paramètres, comme la configuration de noms alternatifs (SAN), ou la durée de validité, leurs limites deviennent rapidement évidentes.

A contrario, une AC privée offre un contrôle précis et une personnalisation plus poussée des certificats. Les administrateurs peuvent établir des politiques sur mesure, définir des durées d’expiration spécifiques et intégrer les métadonnées nécessaires afin que chaque certificat réponde exactement aux besoins de composants Kubernetes ou de services tiers.

7. Intégration plus simple avec les systèmes externes

Dans les environnements hybrides ou multiclusters, Kubernetes interagit fréquemment avec des systèmes externes. Les certificats auto-signés n’étant généralement pas reconnus par ces services tiers, la mise en place de communications sécurisées est par conséquent plus délicate.

Une AC privée permet quant à elle d’émettre des certificats utilisables à travers plusieurs clusters ou environnements. Les systèmes externes peuvent être configurés pour faire confiance à cette autorité de certification, ce qui facilite les communications sécurisées entre services internes et externes, et simplifie l’intégration dans des architectures complexes, typiques du multicloud.

Préservez la sécurité avec une AC privée

Si les certificats auto-signés peuvent convenir à de petits environnements Kubernetes ou à des cas d’usage non critiques, leur gestion peut rapidement devenir source de complexité et de vulnérabilité à mesure que l’infrastructure évolue. À l’inverse, une AC privée permet de sécuriser vos clusters tout en préservant l’efficacité opérationnelle grâce à une gestion des certificats évolutive, sécurisée et automatisée.

Associée à des outils comme cert-manager ou HashiCorp Vault, elle vous permet d’automatiser l’émission, le renouvellement et la révocation des certificats, tout en maintenant un modèle de confiance centralisé. C’est la garantie d’une sécurité renforcée, d’une conformité simplifiée et d’une infrastructure plus fluide — des atouts essentiels pour les environnements cloud-native d’aujourd’hui.

Découvrez comment l’AC privée GlobalSign vous aide à sécuriser vos environnements Kubernetes. 

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